mercredi 22 août 2007

Vert primeur...

L'été, ça rime d'habitude avec vacances, plage, soleil et farniente... Pour le théophile que je suis, ça rime aussi avec thés verts primeurs de Chine. D'autant plus que cette année je n'ai eu droit ni aux vacances, ni à la plage, ni au soleil, et surtout pas au farniente, stage de fin d'étude oblige.

Alors, en ce mois d'octobre, qui a été avancé en 2007 de trois mois, une bonne tasse de thé redonne chaleur, confiance en soi et vigueur. Au moins peut-on espérer que Noël suivra la météo et arrivera le 24 octobre (on peut toujours espérer).

L'été maintenant se finit (s'il a jamais commencé), la saison des primeurs aussi. Alors laissez moi vous présenter mes découvertes de cette année.

Attention, tous ces thés sont des exceptions qui n'arrivent qu'une fois l'an. Et malheureusement, ce qui est rare est cher.

Le premier: le Xue Ha, un "flocon de neige".
Origine : Fujian, Chine

Presque aussi clair que de l'eau, cet habit de caméléon cache un thé haut en couleur. Il n'a pas la puissance des thés verts primeurs, mais développent des arômes subtiles frais et légèrements anisés.

Mais ce n'est qu'avec le temps que ses vrais arômes se développent, si bien quelques minutes après, il nous laissera un merveilleux souvenir de châtaigne grillée.

Voilà un thé très long en bouche, très frais, mêlant des arômes subtils à des notes gourmandes inédites.

Tant par son prix que par goût pas trop "vert", je pense que c'est le meilleur thé pour découvrir les Chinois primeurs. Attention, c'est un primeur, un thé d'exception... ça reste tout de même cher (comptez 18€ les 100g).

L'extraordinaire, le Yong Xi Huo Qing, le "Feu vert de Yong Xi"
Origine : Anhui, Chine

Selon une recette remontant à l'époque Ming (pour dire que ça fait longtemps), les feuilles du Yong Xi Huo Qing sont roulées en petites boules très serrées (un peu comme le Gunpowder) qui se déferont et laisseront apparâitre de grandes feuilles au fur et à mesure de l'infusion.

Ce thé est exceptionnel par son goût, sa puissance et sa longeur en bouche. Son nom dit déjà tout. Après un attaque très douce et complexe, légèrement marine, un peu légumineux (courgette, artichaut...), il s'allumera soudainement dans votre bouche un "feu vert", un goût intense, très frais et végétal, d'herbe coupée, venu d'on ne sait où. Les chinois parlent d'un feu follet pour le décrire.

Et comme pour tous les thés verts, ceci d'accompagne d'une sensation subite de bien-être qui envahis tout le corps pour finir par englober tout l'univers.

C'est certainement ma plus belle découverte de l'été, et j'espère qu'on pourra retrouver cette rareté en France, l'an prochain.

La Star : le Tai Ping Hou Kui, le "roi des singes de Tai Ping"
Origine : Anhui, Chine

Ce thé est cultivé dans le comté de Taiping, près de la montagne Huang Shan, dans la province de l’Anhui. La légende raconte que les théiers poussaient sur de dangereuses pentes raides qu’aucun homme ne pouvait escalader. Les villageois eurent alors l’idée d’entraîner des singes à cueillir les hautes feuilles de thé. On donna alors au précieux thé le nom de « Roi des singes ».

C'est certainement l'un des dix thés les plus célèbres en Chine, élu "Roi des thés" en 2004. En attaque on retrouve une note végétale presque anisée, alliée à une note florale d'orchidée qui laisse vite place à un goût plus fleuri, plus fruité, avec toutefois une petite note iodé et minéral.

C'est l'un des thés verts les plus complexes et les mieux équilibré. Peut-être le nec plus ultra des thés verts primeurs.

Les photos viendront sous peu!

Comme vous l'avez surement deviné, j'ai hâte d'être à l'année prochaine... Peut-on parler de goumandise en matière de thé? Si aucun mot n'existe, alors il faudra en inventer un...

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